Danse Saori Miyazawa
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interview  Pour HARUMI
 Jessica Fouché (intervieweur ) et Saori Miyazawa (Chorégraphe)


Jessica
Alors que nous parlions de résilience et de réparation avec Delphine Friquet, tirons encore le fil de nos réconciliations avec Soari Miyazawa.
Il s’agit pour Saori de réconcilier, de réunifier 2 amis, 2 jumeaux. Le corps et l’esprit.
Car c’est bien ce qui a tant frappé Saori lorsqu’elle est arrivée du Japon pour s’installer en Belgique il y a 20 ans. Comment les Occidentaux peuvent-ils traverser l’existence en séparant ce qui les consritue ?
Alors que dans sa culture de naissance ils sont un et indivisible.
Venue sans masque et de tout son être, peut-être reconnaissez-vous son visage. Car Soari afoulé les scènes dans les pièces de Pierre Droulers et de Uiko Watanabe.
Elle est diplômée en pratiques somatiques, yoga et médecine chinoise. Elle explore son langage chorégraphique depuis plusieurs années dans des formats performatifs et auto-produits. Pour Harumi est la première pièce d’un nouveau cycle. Et qui semble adressée à quelqu’un.
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1 Jessica/Qui est HARUMI ?
Saori HARUMI est un personnage créé pour cette œuvre. Son nom est un prénom féminin courant au Japon.
Elle est un hybrid mi-humaine, mi-poupée, 
Harumi n'a ni personnalité ni caractéristiques particulières.
Elle existe tel un avatar. 
Elle change petit à petit selon ses relations avec le monde extérieur.
Son existence se nourrit de l’« enfant intérieur » que nous avons oublié en grandissant --
cette part de nous-mêmes, innocente et créative, que nous avons laissée de côté avec le temps.
À la fin de la pièce, j’espère que vous découvrirez votre propre HARUMI intérieure.
 
 
2 Jessica/Pour Quoi POUR
Saori Le mot français “pour” signifie “pour quelqu’un”.
C’est un mot très simple, mais il exprime le lien avec l’autre et le désir de donner quelque chose.
Je pense que j’ai voulu exprimer, à travers ce “Pour”, une compréhension née de mon propre vécu : celle que l’être humain ne peut pas vivre seul.
Dans la culture orientale, le corps et l’esprit sont considérés comme un tout.
Mais en Occident, et surtout aujourd’hui, ils sont souvent perçus comme séparés.
Pour moi, le mot “Pour” est un mot qui relie le corps et l’esprit.
Et ce “Pour” s’adresse aussi à vous, spectateurs.
C’est pour cela que j’ai créé cette pièce.
 
3Jessica/Les différences culturelles influencent-elles ta chorégraphie et ta création ?

Saori :
Oui, je pense qu’elles ont une grande influence.
Ma vision de la création s’est construite à la croisée de deux cultures : orientale et occidentale. Au Japon, la culture est profondément liée à un peuple agricole, et cela implique une relation intime avec la nature et le corps. Dans cette pièce, je cherche à faire résonner le battement de la terre avec celui du corps humain. Je veux revenir à l’essentiel de l’existence – ce qui précède même la pensée et les émotions. Ce travail m’a également amenée à explorer un espace entre l’humain et la marionnette. Dans notre quête de perfection, il me semble que nous risquons de perdre quelque chose de fondamentalement humain. À travers le mouvement de la marionnette, j’ai voulu exprimer ce sentiment de solitude et d’isolement propre à l’être humain. Dans ma démarche chorégraphique, je ne donne pas de mouvements fixes aux danseurs. Je préfère partir de l’intérieur du corps, pour faire émerger une force dansante plus profonde. Avec les interprètes, nous avons exploré   
  • le poids et la gravité concentrés sur un seul point,
  • les mouvements internes du corps : muscles, squelette, organes (comme le cœur, qui m’a inspirée dans Pour Harumi),
  • et l’espace autour du cœur, que je perçois comme un « palais » – une porte d’entrée de l’énergie vitale.
Ainsi, les différences culturelles nourrissent ma manière de percevoir le corps, le mouvement, et l’acte de création lui-même.
 
4 Jessica/Cette création est prévue pour l’automne 2026. Une pièce pour plateau, d’une durée de 45mn. Nous en avons vu un extrait de 15mn. Que se passe-t-il avant/après ? Où se situe cet extrait dans le déroulement de la pièce ?
Saori La version complète de cette pièce est prévue pour l’automne 2026, avec une durée de 45 minutes.
Aujourd’hui, nous vous avons présenté un extrait de 15 minutes.
C’était une version courte de la deuxième partie de l’œuvre.
La première partie parle de la dualité.
La danseuse et le musicien font les mêmes gestes, comme dans un miroir.
La danseuse porte une grande poupée et bouge avec elle.
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 Jessica/Le masque de Marika représente une fusion : entre le monde des vivants et des morts, entre un visage d’enfant et le masque Hannya du théâtre Nô. 
Saori /Ce que l’on remarque d’abord, c’est la taille imposante du masque et l’intensité de son expression. Mais au fil du temps, les mouvements de la danseuse et le masque commencent à se fondre, jusqu’à ce que le corps et le masque ne fassent plus qu’un. À ce moment-là, on ne regarde plus ce que le masque cache, mais ce qu’il révèle à travers le corps.
Cette relation mystérieuse entre le masque et le corps est étroitement liée à la nature ambivalente des émotions humaines. Il n’y a pas de frontières claires entre les sentiments : on peut rire en pleurant, ou être à moitié éveillé et à moitié endormi. Le masque devient alors un médium qui donne forme à ces états émotionnels flous, instables.
C’est justement cette zone d’ambiguïté — entre émotion et mouvement, entre réel et imaginaire — qui m’attire profondément dans la création. Comme dans le théâtre Nô, où le masque de Hannya purifie les émotions, ici aussi, le masque ne sert pas à dissimuler, mais à exprimer l’essence de l’être humain.
 
6 Jessica/ Un autre élément essentiel sur le plateau est le wadaiko joué par Tsubasa. Pourquoi avoir choisi un instrument percussif ?
Saori/ Parmi les instruments à percussion, j’ai choisi le wadaiko non seulement pour la puissance de son son, mais aussi pour sa dimension corporelle et sa connexion avec la tradition japonaise, qui étaient essentielles pour cette création. Je voulais exprimer la force pure du son lui-même. J’ai demandé à la musicienne de jouer en utilisant à la fois sa voix humaine et le wadaiko. Le wadaiko est un instrument très simple, mais doté d’une énergie très puissante. Au Japon, il est utilisé dans les festivals des temples pour relier les personnes et l’espace. Le battement du wadaiko est, pour moi, étroitement lié au thème de cette pièce, celui du cœur.
 
7 Jessica/Dans ce monde artistique autour de la dualité, évoquons rapidement l’ombre et la lumière. Quels espaces et quel climat, la lumière va permettre d’installer au plateau ?
Saori /La lumière et l’ombre sont des thèmes essentiels dans mon travail de création.
Dans cette œuvre, une lumière carrée symbolise la conscience de soi, propre à l’être humain.
KOMOREBI est une œuvre de danse expérimentale créée dans la forêt pendant le Covid.
le mot japonais komorebi décrit la lumière du soleil qui traverse les feuillages, créant un paysage de belles ombres et lumières.
Cette œuvre exprimait, à travers ces variations de lumière et d’ombre, l’importance de la nature et de la vie.
Dans l’œuvre Pour HARUMI, une vidéo de komorebi est projetée au sol, formant un paysage de lumière et d’ombre.

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 8 octobre 2025 au Studio Thor à Bruxelles
​Objectifs danse 12 organiser par Wallonie Bruxelles Théâtre Danse en Belgique
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